En Guinée, l’opposition crie au scandale suite à un référendum constitutionnel controversé qui pourrait ouvrir la voie à la candidature du chef de la junte à la présidence.
Les résultats officiels publiés mardi montrent que 89,38 % des électeurs ont soutenu la nouvelle constitution, avec un taux de participation de plus de 86 %, suffisant pour l’adopter. Mais le chef de l’opposition, Faya Millimono, rejette ce résultat, dénonçant des bulletins pré-remplis, des annulations massives et le fait que les chefs locaux auraient voté sous la pression pour empêcher les votes « non ».
« Cette constitution ne peut être considérée comme valide », a déclaré M. Millimono à l’Associated Press.
Le vote a été supervisé par un nouvel organe électoral, choisi par le général Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir en 2021. Bien que des élections soient promises plus tard cette année, aucune date n’a été annoncée et M. Doumbouya n’a pas exclu de se présenter lui-même.
Le projet de constitution prolonge le mandat présidentiel de 5 à 7 ans, autorise les membres de la junte à se présenter et crée un Sénat dont un tiers des membres sont nommés par le président.
Des groupes de défense des droits humains ont accusé la junte de réprimer la dissidence, d’interdire plus de 50 partis politiques et de suspendre l’opposition avant le scrutin.
Le Premier ministre Amadou Oury Bah a néanmoins qualifié le résultat de « mandat de confiance » et de pas en avant vers un régime civil.
Mais les critiques à travers l’Afrique de l’Ouest y voient un autre coup de force, une nouvelle prise de pouvoir dans une région secouée par des coups d’État.