Utiliser des insectes pour nourrir la population africaine ? C’est l’approche adoptée par certains agriculteurs béninois.
La déforestation et le changement climatique ont dégradé les terres africaines et rendu la production vivrière de plus en plus difficile pour les petits agriculteurs.
Un projet mené dans le sud du Bénin estime que les insectes pourraient être la solution à certains de ces défis environnementaux.
L’agronome Noël Obognon travaille avec des larves de mouches soldats noires pour produire de l’engrais organique.
L’utilisation de larves de mouches réduit le processus de décomposition du sol de six mois à seulement 12 jours. « Ces petites larves, désireuses de se nourrir et de manger, commencent à décomposer [le sol] et à tout dévorer », explique Obognon.
Obognon explique que ce processus accéléré permet à son équipe de produire dix fois plus de compost naturel qu’avec un traitement classique.
Son entreprise vend désormais des engrais organiques à plus de 2 500 clients au Bénin, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Niger.
Le projet a également bénéficié du soutien du Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations Unies.
« L’érosion et la faible teneur en matière organique des sols sont l’une des causes de la faible productivité agricole et, par conséquent, de la pauvreté des agriculteurs », a déclaré Mahoussi Simone Assocle, spécialiste de la biodiversité et du climat au FIDA.
« Les effets du changement climatique, tels que les sécheresses prolongées et les précipitations irrégulières pendant les saisons agricoles, compliquent encore la situation », a-t-elle ajouté.
Selon les Nations Unies, jusqu’à 65 % des terres africaines sont dégradées, tandis que la désertification touche 45 % des terres du continent.
La sécurité alimentaire, la transformation agricole et la résilience climatique seront au cœur des débats du Sommet du Forum africain sur les systèmes alimentaires qui se tiendra à Dakar cette semaine.