Le rapport intitulé « Mercenary Meltdown » fait état d’une frustration au sein des forces de sécurité maliennes face à la présence de conseillers militaires russes.
Rédigé par The Sentry, une organisation d’enquête et de plaidoyer basée à Washington, ce rapport affirme que les militaires maliens éprouvent du ressentiment envers leurs homologues russes, les accusant d’erreurs opérationnelles ayant entraîné des pertes de matériel et de personnel, et de manque de respect envers la structure de commandement et de contrôle.
Le rapport, basé sur des entretiens avec des responsables des ministères maliens de l’armée, du renseignement, des Finances et des Mines, a été publié mercredi.
Les conseillers militaires russes, alors connus sous le nom de Wagner, ont commencé à opérer au Mali en 2022 après que Bamako a expulsé les forces françaises. Ils ont depuis été rebaptisés Corps africain.
Les soldats maliens interrogés par The Sentry affirment que leurs collègues russes bénéficient d’un traitement de faveur et sont prioritaires en cas d’évacuations médicales et de livraison de matériel.
Leurs salaires sont également considérablement plus élevés.
Le rapport indique que Wagner n’a encore obtenu aucune concession minière en guise de paiement. Il affirme que Wagner n’a pas réussi à repousser de manière significative les groupes islamistes et séparatistes qui défient l’autorité de l’État malien.
« Depuis l’arrivée de Wagner au Mali, les attaques contre les civils et le nombre de victimes civiles ont considérablement augmenté, ce qui a gravement fragilisé les relations entre l’armée malienne et la population malienne », affirme The Sentry.
Des groupes de défense des droits humains, comme Human Rights Watch, basé à New York, ont accusé le groupe d’exactions.
Le rapport appelle à l’ouverture d’une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur d’éventuels crimes de guerre perpétrés par les forces de Wagner et à des poursuites pour violations des droits humains.