Dans un geste important, fruit de 127 ans de préparation, la France a pris des mesures pour restituer à Madagascar les restes d’un roi assassiné.
Le gouvernement français a officiellement remis le crâne du roi Toera, ainsi que trois autres crânes qui appartiendraient à des membres de l’ethnie Sakalava.
Cette cérémonie solennelle a eu lieu mardi au ministère français de la Culture, et les crânes seront inhumés à Madagascar le 31 août. Ces restes, auparavant conservés au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, avaient été emportés comme trophées suite à une violente attaque coloniale à Ambiky, à Madagascar, à la fin du XIXe siècle.
Le roi Toera a été tué lors de cet assaut par les troupes françaises, et son crâne est un sujet de controverse depuis de nombreuses années, Madagascar cherchant à le récupérer.
Rachida Dati, ministre de la Culture, a qualifié ce retour d’« événement historique » et a reconnu les circonstances dans lesquelles ces crânes sont entrés dans les collections nationales françaises, lesquelles, selon elle, ont porté atteinte à la dignité humaine et trouvent leur origine dans la violence coloniale.
Si les scientifiques ont confirmé l’origine des crânes de la communauté Sakalava, l’appartenance de l’un d’eux au roi Toera reste une présomption.
Lors d’une visite à Madagascar en avril, le président Emmanuel Macron a souligné l’importance de ce geste, le qualifiant de pas vers la création des « conditions du pardon » pour les chapitres sombres de l’histoire coloniale, de 1897 à l’indépendance de Madagascar en 1960.
Cette restitution marque également le début de l’application d’une nouvelle loi française, promulguée fin 2023, facilitant le retour de restes humains des collections publiques sans nécessiter de procédures législatives.