Le Département d’État américain a publié un rapport sur la situation des droits humains en Éthiopie en 2024. Le tableau dressé par ce document est sombre.
Exécutions extrajudiciaires, torture et détentions massives : voici quelques-unes des violations détaillées dans le dernier rapport annuel sur la situation des droits humains en Éthiopie, publié par le Département d’État américain.
Bien que la guerre civile dans la région du Tigré ait pris fin en 2022, l’Éthiopie est toujours en proie à un conflit armé.
L’armée éthiopienne a régulièrement affronté des milices dans les régions d’Amhara et d’Oromia tout au long de l’année écoulée.
Selon le département d’État américain, qui a compilé des informations issues de rapports de Human Rights Watch (HRW) et d’Amnesty International, les combats de 2024 ont entraîné des massacres de civils, des déplacements forcés massifs, un nettoyage ethnique, des viols et d’autres formes de violence contre les femmes et les filles, ainsi que des pillages et des destructions de biens, notamment par des milices en Amhara.
Au moins 1 351 civils ont été tués dans tout le pays entre janvier 2023 et janvier 2024.
Le rapport détaille également les restrictions à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, ainsi qu’une augmentation du nombre d’enlèvements de civils. En juillet 2024, trois bus transportant 167 passagers auraient été détournés en Oromia, ce qui a donné lieu à des demandes de rançon.
Les réfugiés constituent un groupe particulièrement vulnérable à ces abus. L’Éthiopie accueille actuellement un grand nombre de civils fuyant les conflits, notamment du Soudan voisin.
Outre les violences persistantes, la population de la région du Tigré, principal théâtre de la guerre civile de 2020 à 2022, est également confrontée aux conséquences du conflit et reste vulnérable aux abus de pouvoir.
Malgré les efforts déployés par le gouvernement éthiopien pour endiguer les violences, le Département d’État américain conclut sans équivoque : cela ne suffit pas.