Le Premier ministre français a proposé mardi de supprimer deux jours fériés du calendrier national afin de réaliser des économies dans le budget de l’année prochaine.
François Bayrou a ciblé le lundi de Pâques, qui, selon lui, n’a « aucune signification religieuse », et le 8 mai, jour commémorant la victoire des Alliés sur les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Il est nécessaire que la nation tout entière travaille davantage pour produire et que l’activité globale du pays soit plus significative tout au long de l’année, afin que la situation de la France s’améliore », a déclaré Bayrou devant les députés.
La proposition de Bayrou s’inscrit dans le cadre d’une série de réductions budgétaires prévues dans un plan budgétaire d’envergure, potentiellement voué à l’échec.
Il a fait valoir que la suppression de deux jours fériés permettrait de générer des recettes fiscales issues de l’activité économique, contribuant ainsi à environ 44 milliards d’euros d’économies globales.
« Cela signifie travailler plus pour gagner moins. Cela signifie nous demander de travailler gratuitement. Quand parlerons-nous de dividendes ? », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGTT), sur France 2.
La France compte actuellement 11 jours fériés par an, soit un peu moins que la moyenne de l’Union européenne (12,07).
La proposition de Bayrou a également suscité des critiques de la part des partis d’opposition.
« Bayrou déclare une guerre sociale », a déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe de gauche La France insoumise à l’Assemblée nationale, lors d’une conférence de presse.
« La suppression de deux jours fériés, aussi significatifs que le lundi de Pâques et le 8 mai, est une attaque directe contre notre histoire, nos racines et la France ouvrière », a déclaré Jordan Bardella, président du Rassemblement national d’extrême droite, sur X.
Le président Emmanuel Macron a chargé Bayrou d’élaborer un budget visant à réduire les coûts afin de réduire la dette et le déficit vertigineux de la France, tout en augmentant de plusieurs milliards les dépenses de défense pour faire face à ce que Macron qualifie de résurgence des menaces russes et internationales.
Mardi, Bayrou a annoncé, entre autres réductions budgétaires, qu’un tiers des fonctionnaires ne seraient pas remplacés à leur départ à la retraite. Il a également annoncé que la France réduirait ses subventions aux médicaments sur ordonnance.
La CGT a appelé à manifester cet automne pour protester contre ces mesures.
En l’absence de majorité parlementaire, la formation centriste de Macron doit rallier le soutien de ses adversaires de gauche et de droite pour faire adopter le budget cet automne.
La position de Bayrou est précaire et il pourrait être destitué s’il ne parvient pas à trouver un compromis sur le budget.



