Au Kenya, des affrontements ont opposé la police à des manifestants lundi lors de manifestations antigouvernementales. Les autorités ont bloqué les principaux axes routiers menant à la capitale, Nairobi, et la plupart des commerces ont fermé.
Selon la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya, organisme national de surveillance des droits de l’homme financé par le gouvernement, au moins 10 personnes sont mortes lundi et 29 autres ont été blessées dans tout le pays.
Un communiqué de la police publié lundi soir a fait état de 11 morts et de nombreux policiers blessés, bien que le nombre de civils blessés soit bien inférieur à celui de l’organisme de surveillance des droits de l’homme.
Les manifestants ont allumé des feux de joie et lancé des pierres sur la police aux barrages routiers. La police a également tiré et lancé des grenades lacrymogènes, blessant un manifestant.
Des journalistes de l’Associated Press ont vu une personne blessée portée par des manifestants qui scandaient des slogans contre la police. Les Kenyans avaient prévu des manifestations le 7 juillet pour protester contre les brutalités policières, la mauvaise gouvernance et exiger la démission du président William Ruto, accusé de corruption et de coût de la vie élevé.
Le 7 juillet, connu sous le nom de Saba Saba, est une date importante dans l’histoire récente du Kenya. Il s’agit des premières grandes manifestations, il y a 35 ans, qui ont appelé à la transition d’un État à parti unique vers une démocratie multipartite, concrétisée lors des élections de 1992.
Une ville bloquée
Les policiers bloquaient l’accès au centre-ville aux véhicules privés et publics.
Ils bloquaient également l’accès de la capitale à la plupart des piétons, ne laissant passer que ceux jugés essentiels.
Le ministre de la Fonction publique, Geoffrey Ruku, avait exhorté tous les fonctionnaires à se présenter au travail lundi, insistant sur le fait que les manifestations ne perturberaient pas les services publics.
Le ministre de l’Intérieur, Kipchumba Murkomen, a déclaré dimanche que le gouvernement ne tolérerait pas les manifestations violentes et que la police serait déployée pour assurer la sécurité publique.
Les routes menant au parlement du pays et au bureau du président ont été barricadées à l’aide de barbelés.