Au Kenya, la plupart des aliments et boissons emballés ne répondent pas aux nouvelles exigences nutritionnelles du gouvernement et devraient être étiquetés avec un avertissement sanitaire, selon un rapport de l’ONG Access to Nutrition Initiative.
Le mois dernier, le ministère kenyan de la Santé a publié son modèle de profil nutritionnel, qui exige que les aliments transformés riches en sucre, en matières grasses et en sel portent obligatoirement un avertissement sanitaire sur le devant de leur emballage.
Cette initiative est considérée comme une étape cruciale dans la lutte contre la crise émergente de l’obésité qui frappe toute l’Afrique : selon la World Obesity Foundation, 45 % des femmes et 26 % des hommes en Afrique seront en surpoids ou obèses d’ici 2030.
« L’Afrique est confrontée à un problème croissant d’obésité et de surpoids, et les tendances sont à la hausse. Il s’agit d’une bombe à retardement. Si rien n’est fait, des millions de personnes, y compris des enfants, risquent de vivre moins longtemps en raison d’une mauvaise santé », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Les chiffres de l’OMC montrent que 37 % des décès en Afrique étaient liés au surpoids en 2019, contre 24 % en 2000.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, parallèlement à la transformation économique de l’Afrique, les habitudes alimentaires ont considérablement évolué sur tout le continent. Avec une population urbaine plus importante, des revenus plus élevés et une prolifération de supermarchés et de chaînes de restauration rapide, les régimes alimentaires incluent de plus en plus d’aliments ultra-transformés.
L’ATNI a également constaté que les grandes multinationales ont été accusées d’aggraver la crise de la malnutrition en vendant des produits moins sains dans les pays à faible revenu que dans les pays plus riches.
L’étiquetage nutritionnel kenyan n’est que la dernière initiative en date visant à renforcer la réglementation alimentaire et à sensibiliser les consommateurs à une alimentation saine, après l’introduction d’une nouvelle taxe de 4 % sur le sucre en février.