Un tribunal sud-africain a interrompu le projet d’enterrement de l’ancien président zambien Edgar Lungu lors d’une cérémonie privée, alors qu’il était sur le point de commencer.
La nouvelle n’a été annoncée aux personnes en deuil dans une église sud-africaine qu’après la fin d’une messe.
Il s’agit du dernier rebondissement d’une dispute entre le gouvernement et la famille de Lungu concernant son enterrement, la famille ayant opté pour une cérémonie privée en Afrique du Sud plutôt que pour des funérailles nationales à domicile.
Le gouvernement zambien avait saisi la Haute Cour de Pretoria d’une requête en urgence afin d’empêcher l’enterrement prévu par la famille.
Le tribunal a déclaré que les funérailles n’auraient pas lieu suite à un « accord entre les parties », mais il semble qu’elles n’aient pas lieu avant août au plus tôt.
Ce litige fait suite à une longue querelle entre Lungu et son successeur, le président Hakainde Hichilema. La famille de Lungu affirme qu’il a indiqué que Hichilema ne devait pas assister à ses funérailles.
Après le décès de Lungu en Afrique du Sud à l’âge de 68 ans, la famille souhaitait prendre en charge les funérailles, y compris le rapatriement de son corps, mais les autorités zambiennes ont cherché à prendre le contrôle.
Le gouvernement et sa famille ont ensuite convenu qu’il aurait des funérailles nationales, avant que les relations ne se détériorent sur les modalités précises, ce qui a incité la famille à opter pour un enterrement en Afrique du Sud.
Le président Hichilema a depuis soutenu que Lungu, en tant qu’ancien président, « appartient à la nation zambienne » et devait être enterré dans ce pays.
Le tribunal de Pretoria a donné au procureur général zambien Mulilo D. Kabesha jusqu’au 4 juillet pour soumettre sa « requête modifiée » en faveur du rapatriement de Lungu en Zambie. Sa famille a jusqu’au 11 juillet pour déposer ses documents d’opposition.
« Cette affaire sera examinée par voie de requête spéciale le 4 août 2025 », a déclaré le tribunal. Les frais de la demande urgente seront alors déterminés.
Le gouvernement zambien soutient que les souhaits personnels ne doivent pas primer sur l’intérêt général, citant le cas du président fondateur Kenneth Kaunda.
En 2021, la famille de Kaunda a déclaré qu’il souhaitait être enterré aux côtés de son épouse et non au lieu désigné par le gouvernement.
Cependant, le gouvernement a décidé d’enterrer Kaunda au parc commémoratif de l’ambassade à Lusaka.
Le conflit actuel autour de l’enterrement de Lungu souligne les tensions entre lui et son successeur, relations qui se sont manifestées de son vivant et perdurent même après sa mort.
Lorsque Lungu était président, Hichilema a été emprisonné pendant plus de 100 jours pour trahison, son cortège ayant prétendument refusé de lui céder le passage.