Un tribunal malien a placé lundi le complexe minier aurifère de Loulo-Gounkoto, propriété de Barrick Mining, sous administration provisoire pour six mois.
Cette décision transfère le contrôle de la plus grande exploitation du Canada à une direction nommée par l’État et est perçue comme une escalade majeure dans le conflit qui oppose l’entreprise aux dirigeants militaires maliens.
Barrick Gold est en conflit avec l’administration concernant des impôts impayés et des contrats abusifs présumés avec les gouvernements précédents.
La décision de lundi fait suite à la fermeture des bureaux de Barrick à Bamako, la capitale, et à l’avertissement du Mali de prendre le contrôle de la mine, fermée depuis plusieurs mois suite à ce conflit.
Le conflit a abouti à un mandat d’arrêt en décembre 2024 contre le PDG de Barrick, Mark Bristow, et à l’offre de l’entreprise de verser 370 millions de dollars au gouvernement.
Barrick a soumis une demande d’arbitrage au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements afin de régler le différend avec le Mali.
Malgré cela, le gouvernement a pris une série de mesures d’escalade, notamment l’arrestation d’employés de Barrick Gold, toujours détenus, et la suspension des exportations d’or.
L’entreprise canadienne a annoncé qu’elle ferait appel de la décision de justice rendue lundi, ce qui risque de décourager les futurs investissements miniers dans le pays.
Le Mali est l’un des principaux producteurs d’or d’Afrique, mais il est aux prises depuis des années avec la violence djihadiste et des niveaux élevés de pauvreté et de faim.
Lorsque l’armée a pris le pouvoir en 2020, elle a exercé une pression croissante sur les sociétés minières étrangères qui cherchent à consolider leurs revenus.




