La Russie renforce sa coopération avec les pays africains, notamment en matière de défense et de sécurité, a déclaré le Kremlin lundi.
« Nous avons la ferme intention de développer considérablement nos interactions avec les pays africains, en nous concentrant principalement sur les échanges économiques et d’investissement », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Cela s’étend également à des domaines sensibles comme la défense et la sécurité. À cet égard, la Russie poursuivra également ses interactions et sa coopération avec les États africains.»
Le rôle de la Russie dans la sécurité de l’Afrique a été scruté de près après l’annonce, la semaine dernière, du départ du groupe de mercenaires Wagner du Mali.
Wagner était déployé au Mali depuis décembre 2021 et avait été accusé à plusieurs reprises de violations des droits humains.
Suite à l’échec de la mutinerie de Wagner en 2023 et à la mort suspecte du fondateur du groupe, Evgueni Prigojine, Moscou a restructuré ses opérations militaires en Afrique et créé le Corps africain.
La force paramilitaire contrôlée par le Kremlin restera au Mali après le départ de Wagner.
« Le départ des États occidentaux, notamment de la France, des États-Unis et d’autres pays européens, laisse un vide au Sahel », a déclaré l’analyste Rida Lyammouri, du Policy Center for the New South, basé au Maroc.
« Il s’agit donc d’une opportunité pour la Russie qui ne lui coûtera quasiment rien. Non pas rien, mais c’est une victoire facile, car elle ne nécessitera pas beaucoup de ressources pour exercer son influence dans la région. »
Les gouvernements du Sahel se sont tournés vers les forces armées sous contrôle russe pour les aider à combattre les combattants liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Les groupes armés au Mali ont infligé de lourdes pertes aux troupes maliennes et aux mercenaires russes.
Le groupe djihadiste Jama’at Nasr al-Islam wal-Muslimin (JNIM), lié à Al-Qaïda, a tué des dizaines de soldats lors d’une attaque contre une base militaire ce mois-ci. Des militants ont également tué des dizaines de mercenaires Wagner dans le nord du Mali en juillet dernier.
« La présence de la Russie au Mali, par l’intermédiaire de son groupe de mercenaires Wagner, diffère de sa présence au Burkina Faso et au Niger. Au Mali, Wagner combat aux côtés de l’armée malienne », a déclaré Lyammouri.
« Ils les ont aidés à reprendre les régions du nord aux groupes rebelles, mais ils continuent parallèlement de lutter contre le JNIM et l’État islamique [au Sahara], comme nous l’avons constaté ces dernières semaines avec les attaques répétées dans différentes régions du pays. »
Malgré les sanctions occidentales, la Russie utilise des cargos pour acheminer des armes sophistiquées vers les pays d’Afrique de l’Ouest, notamment des chars, des véhicules blindés et de l’artillerie.
Des images satellites examinées par Associated Press ont révélé que des navires transportant des armes ont accosté et déchargé à Conakry, en Guinée, fin mai.
La Russie et la Chine sont les principaux fournisseurs d’armes du continent.
