L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a accusé les rebelles du M23 qui combattent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) de possibles crimes de guerre.
Dans un rapport publié mardi, l’organisation affirme que les militants soutenus par le Rwanda sont responsables de meurtres, de tortures et de disparitions forcées de détenus civils dans les zones sous son contrôle.
L’ONG a déclaré que ces graves violations constituent une violation du droit international humanitaire et pourraient constituer des crimes de guerre.
Le conflit qui dure depuis des décennies dans l’est du Congo s’est intensifié en janvier, lorsque les rebelles du M23 ont entamé une progression rapide.
Ils se sont emparés de vastes territoires dans la région, notamment de la ville stratégique de Goma, dans la province du Nord-Kivu, puis de Bukavu en février.
Amnesty International indique avoir interrogé 18 anciens détenus dans ces deux villes plus tôt cette année, dont 9 avaient été torturés par des combattants du M23.
Les civils ont déclaré avoir été accusés de soutenir l’armée ou le gouvernement congolais, mais que les rebelles n’avaient fourni aucune preuve. Certains n’ont pas été informés des raisons de leur détention.
Huit détenus ont déclaré avoir vu des codétenus mourir en détention, probablement sous la torture et dans des conditions de détention difficiles.
Ils ont indiqué que des centaines d’entre eux étaient détenus dans des cellules surpeuplées et insalubres, sans nourriture, eau, installations sanitaires ni soins de santé suffisants.
La plupart étaient détenus au secret et privés de tout accès à leurs familles et à leurs avocats.
Amnesty International appelle le M23 à libérer immédiatement les civils détenus arbitrairement et a déclaré que le groupe rebelle devrait traiter les prisonniers avec humanité et leur permettre de consulter des avocats et de rencontrer leurs familles.
Des centaines de civils ont été tués lors d’affrontements entre les rebelles du M23 et les forces armées à Goma. Les combats ont forcé plus de 1,7 million de personnes à fuir leur foyer au Nord-Kivu.
Le M23 est l’un des quelque 100 groupes armés qui se disputent une place dans l’est de la RDC, riche en minerais, dans un conflit qui a engendré l’une des crises humanitaires les plus graves au monde.
Malgré l’accord conclu le mois dernier entre l’armée congolaise et le M23 pour parvenir à une trêve, les combats entre les deux camps se poursuivent.