Le groupe rebelle M23 s’est retiré de la ville stratégique de Walikale, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une initiative qu’il présente comme un geste de bonne volonté en prévision des négociations de paix prévues avec le gouvernement congolais à Doha le 9 avril.
Depuis janvier, le M23 a pris le contrôle de grandes villes de l’est de la RDC, faisant des milliers de morts et déplaçant des centaines de milliers d’habitants. L’avancée rapide du groupe suscite des inquiétudes quant à un éventuel conflit régional plus large, impliquant des pays voisins comme l’Ouganda et le Burundi.
Walikale bénéficie d’une situation stratégique le long d’une route reliant quatre provinces de l’est de la RDC et se trouve dans une zone riche en minéraux, notamment en étain. Malgré ses promesses de retrait, la ville était restée sous le contrôle du M23. Les rebelles accusaient l’armée congolaise de ne pas respecter ses engagements, notamment le retrait des drones d’attaque.
Les habitants, les autorités et l’armée congolaise ont confirmé le départ des rebelles de Walikale. Cependant, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a averti que les provocations continues du gouvernement pourraient réduire à néant ce geste de bonne volonté.
Des organisations humanitaires, comme Médecins sans frontières, ont signalé que des civils et des équipes humanitaires avaient été pris au piège par les récentes violences à Walikale, les fournitures médicales essentielles s’épuisant.
Les prochaines négociations à Doha marquent les premières négociations directes entre le gouvernement de la RDC et le M23. Cette évolution fait suite à des rencontres surprises entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et le président rwandais, Paul Kagame, à Doha, ainsi qu’à des discussions séparées entre des responsables qataris et des représentants du M23. Les racines du conflit remontent aux conséquences du génocide rwandais de 1994 et à la concurrence pour les ressources minérales régionales.
Alors que les Nations unies et les gouvernements occidentaux accusent le Rwanda de soutenir le M23, le gouvernement rwandais nie ces allégations, affirmant que ses actions militaires constituent un acte de légitime défense contre des forces hostiles.