Les travailleurs de la santé au Sénégal se sont mis en grève jeudi pour protester contre les accusations portées contre six sages-femmes accusées de négligence dans un décès qui a déclenché la colère nationale.
L’Association nationale des sages-femmes et plusieurs autres groupes du secteur de la santé ont déclaré qu’ils se joignaient à un arrêt de travail allant d’un à trois jours.
Le système de santé publique a été « paralysé », a déclaré à l’AFP Mballo Dia Thiam d’un groupe de coordination de travailleurs de la santé appelé ASAS.
Le ministère de la Santé, approché par l’AFP, n’a donné aucun détail sur l’impact de la grève, affirmant seulement qu’il avait « pris des mesures ».
L’affaire a été déclenchée par la mort d’une femme enceinte de neuf mois nommée Astou Sokhna dans un hôpital public de la ville septentrionale de Louga.
Elle a supplié à plusieurs reprises les médecins de pratiquer une césarienne.
Mais l’hôpital a refusé sa demande au motif que l’opération n’avait pas été programmée et a menacé de l’expulser si elle persistait à insister sur la procédure, selon des articles de presse.
Sokhna et son bébé sont décédés le 1er avril après une attente de 20 heures, provoquant une vague de colère et le vœu du président Macky Sall d’enquêter sur leur mort.
Mercredi, l’avocat Abdou Daff a indiqué à l’AFP que six sages-femmes avaient été mises en examen pour non-assistance à personne en danger.
Ils doivent comparaître devant le tribunal de Louga le 27 avril.
Un rassemblement réclamant « justice pour Astou » doit se tenir samedi dans la capitale Dakar.
Les grèves lancées jeudi sont également liées à des revendications pour de meilleures conditions de travail et le maintien des accords salariaux, indiquent les syndicats.