Des civils fuient le camp de déplacés de Nzulo, situé à l’est de la République démocratique du Congo, à l’approche des combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise dans la capitale provinciale.
Le camp est rempli de déplacés internes qui ont déjà fui au moins une fois au cours du conflit qui dure depuis des décennies et qui a créé l’une des plus grandes crises humanitaires au monde.
Mais face à la recrudescence des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, ils estiment qu’il n’est plus prudent de rester.
David Kasereka a fui mercredi à moto avec un jeune enfant, s’arrêtant à peine pour expliquer qu’il partait parce qu’ils avaient remarqué que les rebelles avaient pris la colline voisine de Ngwiro.
« Nous fuyons, mais nous ne savons pas où nous allons parce que partout, les bombes nous suivent. Elles sont déjà proches d’ici, et nous nous attendons à recevoir beaucoup de balles. C’est pour cela que nous avons décidé de quitter le camp », a-t-il déclaré.
Nadège Bauma, comme beaucoup d’autres à Nzulo, a d’abord été déplacée en raison des combats intenses à Sake.
Mercredi, cette mère de six enfants a rassemblé ce qu’elle pouvait de ses affaires et les a entassés dans un minibus pour qu’elle et sa famille puissent à nouveau fuir.
« Nous venons d’apprendre que le M23 est arrivé à Ngwiro, et nous avons décidé de quitter la zone parce que les balles et les bombes tombent. Nous avons peur », a-t-elle déclaré.
Les autorités congolaises ont déclaré mardi que le M23 s’était emparé de la ville de Minova, une voie d’approvisionnement essentielle pour Goma, située à seulement 40 kilomètres.
Ils auraient également pris plusieurs villes minières dans la région.
Lundi, les Nations unies ont déclaré que plus de 237 000 personnes ont été forcées de quitter leurs foyers dans cette région riche en minéraux depuis le début de l’année.
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé plus tôt cette semaine les parties au conflit à cesser d’utiliser des armes explosives dans les zones densément peuplées.
Le M23, ou Mouvement du 23 mars, est un groupe militant composé de Tutsis qui ont fait sécession de l’armée congolaise il y a un peu plus de dix ans.
Le Rwanda nie les accusations de la RDC et des Nations Unies selon lesquelles il soutiendrait le groupe en lui fournissant des troupes et des armes.
Le M23 est l’un des quelque 100 groupes armés qui se disputent une place dans l’est du Congo, riche en minerais, depuis 1998, année du début du conflit.
Plus de 7 millions de personnes ont été déplacées.
De nombreuses initiatives diplomatiques des pays voisins et d’autres parties prenantes pour résoudre les conflits ont échoué.