Un tribunal guinéen a condamné un ancien ministre de la Défense très influent à cinq ans de prison pour corruption, enrichissement illicite, détournement de fonds et blanchiment d’argent.
Mohamed Diané a été ministre de la Défense entre 2015 et 2021 sous le président Alpha Condé, avant que l’armée ne prenne le pouvoir.
Il a également été condamné à payer une amende de 58,5 millions de dollars (46 millions de livres sterling), et ses comptes bancaires et ses biens dans la capitale Conakry et dans la ville orientale de Kankan seront également confisqués par l’État.
Le juge a déclaré que les avoirs devaient être saisis car leur origine ne pouvait être justifiée.
Diané est en détention depuis mai 2022, date à laquelle la junte militaire a lancé une campagne contre la corruption dans le pays.
Après avoir pris le pouvoir, la junte a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses principales priorités dans cet État pauvre d’Afrique de l’Ouest et a créé un tribunal anti-corruption.
Vers la fin de 2022, les dirigeants militaires ont exigé des poursuites judiciaires contre plus de 180 personnes, dont d’anciens ministres et d’autres fonctionnaires accusés de corruption.
La junte avait alors déjà lancé une procédure contre l’ancien président Condé.
De nombreux Guinéens ont d’abord salué la prise de pouvoir par l’armée, mais accusent désormais la junte, dirigée par le général Mamady Doumbouya, d’étouffer la dissidence.
On craint de plus en plus que la junte ait intensifié sa répression contre l’opposition, en particulier les anciens alliés du dirigeant déchu.
Le général Doumbouya a promis par le passé qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » contre l’ancien gouvernement.
La junte avait initialement proposé une transition de deux ans vers des élections démocratiques à partir de 2022, après des négociations avec le bloc régional ouest-africain Cedeao.
La transition promise se termine cette année.
Mais aucun progrès n’a été réalisé en vue d’organiser des élections ou d’organiser un référendum sur un projet de constitution, qui précéderait les élections.
En juillet, la junte a présenté un projet de constitution qui permettrait potentiellement au général Doumbouya de se présenter à la présidence lors d’élections qui n’ont pas encore été annoncées.