Des milliers de Nigériens ont défilé samedi 16 novembre dans les rues de Niamey en soutien au parti au pouvoir, le CNSP, et pour dénoncer les tentatives de déstabilisation étrangères.
Une coalition d’organisations de la société civile avait appelé à manifester après que les autorités ont annoncé avoir arrêté un « espion » français.
De nombreux manifestants ont également exprimé leur soutien aux autorités burkinabè et malienne. Le Niger et ces deux pays forment l’Alliance des États du Sahel (AES).
« Le 17 septembre, j’étais à Bamako lorsqu’ils ont tenté de déstabiliser le Mali [NDLR : un attentat meurtrier a secoué la capitale du Mali ce jour-là]. Mais cela ne leur a pas suffi, ils ont tenté de déstabiliser Ibrahim Traoré au Burkina Faso. C’est pourquoi nous envoyons un message fort à tous ces impérialistes. Sachez que nous sommes aux côtés de nos militaires. Nous sommes aux côtés de nos forces de sécurité », a déclaré Mohamed.
Des membres de la junte au pouvoir sous le nom de CNSP ont participé à la marche, dont le colonel Ibro Amadou Bacharou, chef d’état-major du président.
Des syndicats d’étudiants et d’élèves étaient également présents.
La manifestation s’est déroulée dans un contexte d’accusations plus larges de complots français pour renverser le régime qui a destitué Mohamed Bazoum et supervisé le retrait des troupes françaises et américaines.
« Perdre le Niger est une grande catastrophe pour la France », déclare Abdourahamane, un dirigeant de la société civile.
« Ils n’allaient pas rester les bras croisés, et regardez-nous partir. Ils feront tout pour revenir, mais notre chance est que nous soyons beaucoup plus conscients que nos grands-parents. Aujourd’hui, les Africains maîtrisent l’outil de l’information, ils ne peuvent donc plus nous manipuler ».
Les manifestants reconnaissent que leur quête de souveraineté sera longue.
Le développement économique et militaire étaient deux revendications qu’ils ont formulées aux dirigeants du pays.
« Vont-ils pouvoir nous coloniser à nouveau ? » « Non », a demandé Mohamed Elkebir Souleymane, principal organisateur, à une foule en liesse.
« Dans ce cas, il faut que le CNSP soit en mesure de construire dans les dix prochaines années des armes qui nous défendront, entre autres priorités. Il faut que nous puissions construire les chars qui nous serviront à combattre. Il faut construire des unités industrielles. Il faut développer l’économie », a-t-il ajouté.
La marche intervient quelques jours avant une conférence internationale qui doit se tenir à Niamey en soutien aux États de l’AES.
L’événement de trois jours débutera mardi à Niamey.