Un face-à-face silencieux.
Alpha, un jeune Congolais est posté sur une colline à Saké, une ville de l’est de la RDC.
Au-delà de ces collines, à Saké, dans l’est de la RDC, rôdent les combattants du groupe rebelle M23.
Les rebelles font partie de plus de 100 groupes armés qui se disputent une place dans cette zone riche en minerais, près de la frontière avec le Rwanda.
Face à cette situation, de nombreux jeunes des communautés se sont enrôlés dans un groupe armé local appelé les Wazalendo, ou les Patriotes en swahili.
« J’ai décidé de prendre les armes à cause de la situation sécuritaire dans mon pays. Nous combattons l’ennemi (le mouvement M23), qui est un étranger dans notre pays, qui n’est pas congolais et qui combat le Congo. Nous n’allons pas les laisser (le M23) prendre notre pays », explique Alpha.
Si beaucoup ont déjà fui Saké Wazalendo ou les patriotes en swahili qui soutiennent les forces armées congolaises sont toujours là. Tout comme certains habitants.
« Je vois que l’ennemi est sur l’autre colline. Et ici, chez moi, ce sont les Wazalendo (un des groupes armés qui combattent les rebelles du M23) qui sont là, ainsi que les soldats du gouvernement. Maintenant, je ne sais pas si je vais rester chez moi ou pas tant que l’ennemi est là », explique Bitakweya.
Plus à l’est, loin de la ligne de front, la mission de maintien de la paix de l’ONU en République démocratique du Congo patrouille dans les rues de Goma.
Les rebelles du M23, que Kinshasa accuse d’être soutenus par le Rwanda, sont à quelques dizaines de kilomètres de la capitale de la province du Nord-Kivu.
« La stratégie de la MONUSCO dépend du niveau de violence qui est créé par les groupes belligérants. Elle dépend totalement du niveau de menace que représentent les groupes illégaux ou pour la protection des civils », explique le général de brigade. Le général Ranjan Mahajan, commandant du secteur centre de la Monusco pour le Nord-Kivu, explique :
La situation sécuritaire est précaire, marquée par des affrontements récurrents, des massacres de civils et des déplacements massifs de population.
L’ONU estimait en juillet que la province du Nord-Kivu comptait 2,8 millions de déplacés.
Kinshasa accuse depuis longtemps Kigali de soutenir les combattants du M23 qui opèrent dans sa province orientale du Nord-Kivu, une accusation que le Rwanda nie.