Les autorités centrafricaines (RCA) ont annoncé la réquisition temporaire de six des onze stations-service Tamoil à Bangui.
Ces stations seront gérées pendant 45 jours pour assurer un approvisionnement régulier en carburant, le paiement des salaires et des cotisations fiscales, comme l’a indiqué le ministre du Développement énergétique et des Ressources hydrauliques, Arthur Bertrand Piri.
Auparavant, Piri avait infligé à Tamoil une amende de 200 millions de francs CFA (environ 300 000 euros) pour non-maintien de l’approvisionnement en carburant.
En réponse, Tamoil s’est défendue, soulignant que la société camerounaise Neptune disposait depuis septembre des droits exclusifs d’importation.
Récemment, les pénuries d’essence ont touché à la fois les anciennes stations Total et leurs concurrents, les entreprises privées ayant du mal à obtenir suffisamment de carburant. Les pénuries sont attribuées à des stocks limités et à l’insuffisance des approvisionnements transportés par route depuis Douala.
Malgré les conflits persistants depuis l’acquisition des activités de Total, le propriétaire de Tamoil, Rochefort & Associés, reste engagé et se concentre sur la réouverture des gares provinciales et la reprise des activités aéroportuaires.
Depuis plus d’un mois, la RCA est confrontée à une série de pénuries de carburant, Bangui étant la plus durement touchée. De longues files de voitures et de motos font la queue devant les stations-service, dans l’espoir d’obtenir du carburant. Alors que la plupart des stations sont fermées, quelques-unes ont du mal à rester ouvertes, travaillant sans relâche pour servir les clients jusqu’à ce qu’ils soient à court de carburant vers 10 heures du matin, heure locale. Cet effort est insuffisant puisque le prix du litre est passé de 2 000 à 3 000 francs.
Les vendeurs ambulants sont obligés de se rendre au Congo voisin pour s’approvisionner en carburant et le revendre à des prix élevés. L’impact économique est déjà évident et les inquiétudes grandissent dans tout le pays.