La Somalie a expulsé l’ambassadeur éthiopien du pays et ordonné la fermeture de deux consulats.
Il accuse l’Éthiopie de porter atteinte à « la souveraineté et aux affaires intérieures » de la Somalie.
La Somalie a également rappelé son ambassadeur de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, pour des « consultations approfondies ».
Le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Nebiyu Tedla, a déclaré à l’agence de presse Reuters que le gouvernement ne disposait d’aucune information à ce sujet.
Cette expulsion met en évidence une escalade des tensions diplomatiques dans la région à la suite de l’accord portuaire entre l’Éthiopie, pays enclavé, et la république autoproclamée du Somaliland, au début de cette année.
Son indépendance n’a pas été reconnue internationalement et la Somalie a condamné l’accord comme une attaque contre sa souveraineté.
En janvier, l’Éthiopie a signé un accord avec le Somaliland pour louer une bande côtière de 20 km (12 miles), afin de pouvoir y construire une base navale.
L’accord n’est pas juridiquement contraignant, bien qu’il soit considéré comme une déclaration d’intention et puisse conduire à un traité imposant des obligations aux parties qui l’ont signé.
En échange, l’Éthiopie aurait déclaré au Somaliland qu’elle lui offrirait une éventuelle reconnaissance à l’avenir – ce qui a provoqué la colère de la Somalie.
Le Somaliland a fait sécession de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais n’est reconnu ni par l’Union africaine (UA) ni par l’ONU comme un État indépendant.
Suite à cet accord, le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a lancé une campagne diplomatique et s’est rendu en Érythrée et en Égypte, deux pays aux relations tendues avec l’Éthiopie.
La Somalie a demandé à l’Éthiopie de revenir publiquement sur l’accord, mais cela n’a pas eu lieu.
La Somalie a qualifié l’accord d’acte d’agression, ajoutant qu’il constituait un « obstacle à la paix et à la stabilité ».
Plus tôt cette semaine, des délégués éthiopiens ont rencontré des responsables de la province somalienne semi-autonome du Puntland, qui entretient des relations difficiles avec le gouvernement central.
Cette année, le Puntland a déclaré qu’il fonctionnerait comme un État fonctionnellement indépendant au milieu d’un différend sur les changements constitutionnels somaliens.
Les deux consulats éthiopiens que la Somalie a ordonné de fermer se trouvent respectivement à Hargeisa et Garowe, les capitales du Somaliland et du Puntland.
La perspective d’affrontements armés entre les deux pays semble peu probable à ce stade. L’Éthiopie est l’un des pays qui fournissent des soldats à une mission de maintien de la paix de l’UA en Somalie, ce qui complique la situation.
On craint déjà que le groupe islamiste al-Shabab exploite les tensions entre les deux pays pour recruter des combattants et accroître les menaces à la sécurité.
L’escalade du conflit entre la Somalie et l’Éthiopie ne pourrait qu’aggraver la situation.