Le président Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé lundi la nomination de Judith Suminwa Tuluka comme première femme Premier ministre du pays. Cette décision historique répond à une promesse de campagne faite par le président Tshisekedi et marque une étape importante vers l’égalité des sexes dans la politique congolaise.
Judith Suminwa Tuluka, ancienne ministre du Plan, assume ses nouvelles fonctions à un moment critique pour le pays, en particulier dans la région orientale déchirée par les conflits. La région, riche en minerais et en ressources, a été en proie à une violence incessante, entraînant le déplacement de millions de civils et gagnant la distinction douteuse d’être l’une des pires crises humanitaires au monde.
S’adressant à la nation dans son discours inaugural diffusé à la télévision d’État, le Premier ministre Tuluka s’est engagé à donner la priorité aux efforts de paix et de développement, en particulier dans les provinces de l’Est en proie à des conflits. Elle a exprimé sa profonde préoccupation quant au sort des personnes touchées par les violences actuelles et a réaffirmé son engagement à trouver des solutions durables à la crise.
Cependant, la nomination du Premier ministre Tuluka intervient au milieu de la tâche ardue de former un nouveau gouvernement, un processus qui devrait impliquer de longues négociations avec diverses factions politiques. Malgré les défis à venir, sa nomination symbolise une avancée significative dans la politique congolaise et laisse espérer une plus grande inclusivité et une plus grande représentation dans la gouvernance.
La situation dans l’est du Congo reste désastreuse, avec de nombreux groupes armés rivalisant pour le contrôle et perpétuant un cycle de violence et d’instabilité. Les efforts de maintien de la paix locaux et internationaux ont eu du mal à contenir le conflit, exacerbant encore les souffrances de la population civile.
Le président Tshisekedi, qui a été réélu pour un second mandat en décembre dernier, a réitéré son engagement à s’attaquer aux causes profondes de la violence. Il a accusé le Rwanda voisin de soutenir les groupes rebelles opérant dans l’est du Congo, allégations démenties avec véhémence par les autorités rwandaises.
Les États-Unis ont appelé à la retenue de la part du Congo et du Rwanda, appelant au dialogue diplomatique pour éviter une nouvelle escalade des tensions. Par ailleurs, le Département d’État américain a souligné l’importance de la coopération régionale et du retrait des troupes étrangères du territoire congolais.
Alors que la Première ministre Tuluka assume ses nouvelles fonctions, elle est confrontée à la formidable tâche de guider la nation vers la stabilité et la prospérité, au milieu de défis de taille. Sa nomination représente une étape historique dans la politique congolaise et souligne l’importance de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans le leadership national.