L’homme le plus riche d’Afrique, Aliko Dangote, explore de nouveaux territoires en envisageant la création d’une branche de négoce pétrolier, potentiellement basée à Londres, pour faciliter les opérations de sa prochaine entreprise de raffinage au Nigeria, ont révélé des sources proches du dossier.
Cette décision stratégique pourrait mettre à l’écart les principales entités commerciales mondiales, engagées depuis des mois dans des négociations approfondies visant à fournir un soutien financier et des approvisionnements en pétrole brut à la raffinerie de Dangote en échange d’exportations de produits. L’attente est grande au sein de la communauté commerciale alors que la colossale raffinerie de 650 000 barils par jour se prépare à remodeler la dynamique mondiale du pétrole et des carburants.
Selon des sources internes interrogées par Reuters, Dangote semble prêt à prendre les choses en main. La division commerciale nouvellement proposée devrait être dirigée par l’ancien commerçant d’Essar Radha Mohan, qui a assumé le rôle de directeur de l’approvisionnement et du commerce international chez Dangote en 2021, comme l’indique son profil LinkedIn. Il est entendu que l’équipe recrute activement des traders supplémentaires pour renforcer ses rangs.
La construction de la raffinerie, un projet qui a duré près d’une décennie, a coûté environ 20 milliards de dollars, dépassant le budget initial de 6 milliards de dollars. Malgré ces difficultés, l’installation a commencé ses opérations, raffinant environ 8 millions de barils de pétrole entre janvier et février. Toutefois, il faudra encore plusieurs mois pour atteindre la pleine capacité opérationnelle.
Pour soutenir l’approvisionnement en brut de la raffinerie, Vitol aurait payé d’avance certaines cargaisons de produits, tandis que Trafigura s’est engagée dans des échanges de pétrole brut contre de futures cargaisons de carburant, selon des sources bien informées. Vitol et Trafigura, dont le siège est à Genève, ont refusé de fournir des déclarations officielles.