Un tribunal ougandais a rejeté vendredi les demandes de dizaines de familles qui estimaient avoir été lésées lorsqu’elles avaient été indemnisées pour l’utilisation de terres utilisées pour développer un mégaprojet pétrolier de TotalEnergies, ont déclaré un militant et un plaignant.
Le tribunal de Hoima, une ville proche des champs pétroliers, a donné tort à 42 familles qui réclamaient une indemnisation insuffisante, selon un activiste de l’Institut de recherche Tasha Africa, qui prend en charge les frais de justice des villageois.
« La décision était en faveur du ministère de l’Énergie et du Développement minier », a déclaré Abdul Musinguzi à l’AFP. « Aucune autre compensation n’est prévue », a-t-il ajouté.
L’un des plaignants, Jealousy Mugisa Mulimba, a qualifié la décision d' »embuscade ». « Nous avons eu un jour pour préparer le dossier après avoir reçu la convocation le 4 décembre », a-t-il déclaré. « Il s’agit pour la plupart de personnes pauvres et analphabètes. Seules 12 personnes ont été portées devant le tribunal aujourd’hui parce que les autres n’avaient pas les moyens de payer le transport. »
Ce vaste projet du groupe français, qui a fait l’objet d’un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la société chinoise CNOOC, prévoit le forage de 419 puits dans l’ouest de l’Ouganda et la construction d’un pipeline de 1 443 km pour les relier. jusqu’à la côte tanzanienne.
Il est présenté par le président ougandais Yoweri Museveni comme une aubaine économique pour son pays enclavé, où de nombreux habitants vivent dans la pauvreté. Cependant, les groupes environnementaux et de défense des droits de l’homme s’y opposent fermement.
Le projet et TotalEnergies font également l’objet d’une plainte en France pour des actes qui, selon les associations, s’apparentent à du « climaticide ».
En septembre 2022, le Parlement européen s’est inquiété des « violations des droits humains » contre les opposants au projet en Ouganda et en Tanzanie, et a demandé au groupe français d’étudier « la faisabilité d’un itinéraire alternatif qui préserverait mieux les écosystèmes et les ressources en eau protégés et sensibles ». « .
TotalEnergies affirme que les personnes déplacées par le projet ont été équitablement indemnisées et que des mesures de protection de l’environnement ont été prises.




