Difficile de se le cacher : les relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis sont tendues, et ce depuis des mois.
Depuis l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les deux pays se sont affrontés à plusieurs reprises au sujet du projet américain de réinstallation des agriculteurs blancs sud-africains, qui, selon Donald Trump, sont victimes de « discrimination raciale » en Afrique du Sud.
En mars, Washington a expulsé l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool pour ses critiques à l’égard de l’administration Trump.
Une rencontre pourrait-elle toutefois améliorer la situation ?
Mercredi soir, Pretoria a annoncé que le président sud-africain Cyril Ramaphosa se rendrait à Washington la semaine prochaine. Une rencontre avec Donald Trump est à l’ordre du jour.
Si la présidence sud-africaine n’a pas commenté davantage les points qui seront abordés par les deux présidents, les tensions autour du statut de réfugié accordé aux agriculteurs blancs par les États-Unis en début de semaine devraient être abordées lors des discussions.
Les États-Unis ont accueilli 59 Sud-Africains blancs comme réfugiés ce lundi, marquant le début de ce que l’administration Trump présente comme un vaste plan de relocalisation pour les agriculteurs afrikaners issus de la minorité qui, selon Trump, sont persécutés dans leur pays d’origine en raison de leur origine ethnique.
L’Afrique du Sud nie ces allégations et affirme que les Blancs de ce pays à majorité noire ne sont pas ciblés par les persécutions.
Aucune preuve de « génocide » des agriculteurs blancs
Le président républicain a pointé du doigt l’Afrique du Sud pour ce que les États-Unis qualifient de lois racistes contre les Blancs et a accusé le gouvernement d’« attiser » la violence contre les agriculteurs blancs.
Le gouvernement sud-africain affirme que le nombre relativement faible d’assassinats d’agriculteurs blancs doit être condamné, mais qu’il s’inscrit dans le contexte des problèmes de criminalité violente du pays et n’est pas motivé par des considérations raciales.
Trump a déclaré lundi qu’un « génocide » contre les agriculteurs blancs était en cours, ignoré par les médias internationaux.
Cette affirmation a cependant été discréditée par le passé, notamment par une décision de justice sud-africaine rendue en février.
Les critiques américaines concernant ce qu’elles qualifient de lois racistes et anti-blanches en Afrique du Sud semblent faire référence aux lois de discrimination positive qui favorisent les opportunités pour les Noirs, ainsi qu’à une nouvelle loi sur l’expropriation foncière qui donne au gouvernement le pouvoir de saisir des terres privées sans indemnisation.
Bien que le gouvernement affirme que la loi foncière n’est pas un outil de confiscation et qu’elle fait référence aux terres inutilisées pouvant être redistribuées pour le bien public, certains groupes afrikaners affirment qu’elle pourrait permettre la saisie de leurs terres et leur redistribution à une partie de la majorité noire du pays.