Le vote contesté menace de déstabiliser davantage le Congo, qui est déjà aux prises avec une crise de sécurité dans l’Est qui a entravé le développement du premier producteur mondial de cobalt et d’autres minéraux et métaux industriels.
Cinq des adversaires du président Félix Tshisekedi ainsi que des organisations de la société civile ont appelé leurs partisans à se joindre à une marche mercredi contre le scrutin, qu’ils jugent frauduleux et qui devrait être annulé.
La manifestation contre le processus électoral avait été interdite par les autorités, avait rapporté l’AFP plus tôt.
Le ministre de l’Intérieur Peter Kazadi a annoncé mardi que la marche ne serait pas autorisée. Cela « vise à porter atteinte au processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela », a-t-il déclaré.
L’opposition a maintenu son slogan et a appelé la population de Kinshasa à se rassembler près du Palais du Peuple, siège du Parlement, pour marcher vers le siège de la Commission électorale (CENI).
La police anti-émeute est positionnée mercredi matin dans le quartier du Palais du Peuple, situé à proximité du grand stade des Martyrs.
Près de 44 millions d’électeurs étaient appelés à élire leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers municipaux le 20 décembre. En raison de nombreux problèmes logistiques, le quadruple vote a été officiellement prolongé d’un jour et s’est poursuivi jusqu’à Noël dans certaines zones reculées.
Les résultats partiels de l’élection présidentielle placent le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, largement en tête, avec quelque 79 % des voix. Au pouvoir depuis début 2019, il brigue un second mandat de cinq ans.
Selon les derniers chiffres disponibles, portant sur environ 6 millions de votes dépouillés, Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga, arriverait en deuxième position, avec 14% des voix, suivi de Martin Fayulu, candidat malheureux aux élections de 2018. élection présidentielle. (4%).
Les autres candidats, qui étaient une vingtaine, n’atteindraient pas 1% des voix. Parmi eux, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, occuperait la 11ème position, avec 0,12%.
Dès le 20 décembre, les opposants avaient qualifié les élections de « chaos total » et dénoncé des « irrégularités ». L’archevêque de Kinshasa a estimé que ces élections avaient été « un gigantesque désordre organisé ». Comme une quinzaine d’ambassades avant lui, le prélat a appelé à la « retenue ».
Des tensions sont à craindre à l’annonce du vainqueur de l’élection présidentielle, dans un pays à l’histoire politique mouvementée et souvent violente, au sous-sol immensément riche en minéraux mais à la population majoritairement pauvre.
« Nous avons pris toutes les mesures pour que la paix règne », a assuré le ministre de l’Intérieur.



